Vivre avec ses morts, quand mourir ne veut pas dire adieu (Indonésie)

Date 31/3/2016 18:50:52 | Sujet : Vidéo

En Indonésie, les Torajas vivent avec les corps des défunts pendant plusieurs semaines, mois...voire années...

Les Torajas vivent dans une région montagneuse de l’île de Sulawesi en Indonésie. Ce groupe ethnique indigène en majorité chrétienne a un rite funéraire très particulier. L’enterrement peut avoir lieu longtemps après la mort. Ils n’ont pas peur des morts, car leur amour pour leurs ancêtres est plus fort que leur peur. Alors, à la mort d’une personne, le corps reste dans la maison et fait toujours partie de la famille. Ils considèrent que tant que la personne est dans la maison, elle n’est pas morte, mais juste malade.
Ils continuent donc de s’occuper des corps, de leur donner à manger, de laisser la lumière dans la pièce la nuit tombée.
Les Torajas pauvres ne gardent leurs morts que quelques semaines, les Torajas de classe moyenne quelques mois, les plus riches plusieurs années.


Un membre de la famille ajuste les lunettes portées par Tappang Rara, qui est décédé en 2006 à 65 ans.

Tous les ans ou presque, les familles retournent sur les tombes de leurs ancêtres pour un rituel qui s’appelle ma’nene.
On sort les corps de leur tombe pour leur refaire une petite beauté, changer leurs vêtements, pour faire des photos et surtout pour se souvenir d’eux.


Les amis et la famille inspectent le corps de Debora Maupa, qui est décédé en 2009 à 73 ans. Un corps bien conservé, momifié avec une solution à base de formol et d’eau est censé apporter la bonne fortune.


Près de Rantepao, sur l’île de Sulawesi, cousins et sœurs entourent Syahrini Tania Tiranda, décédé la veille à l’âge de 3 ans . Ils la touchent et lui parlent.


Risma Paembonan dîne avec sa belle mère, Maria Salempang, qui est morte deux semaines plus tôt, à 84.


Des hommes accrochent une photo de Sampe Rara 'Tambing, qui est morte à l'âge de 79, au-dessus d'une effigie en bois (tau tau). Il est sculpté et coûte environ 1500 $.


Cristina Banne, qui est morte en 2011, est soulevée par son fils Bartolomeus Bunga. Son petit-fils prend la pose avec les pouces levés.
Les funérailles sont en moment de retrouvailles pour les Torajas.


Les membres de la famille parlent et tiennent Karel Pongrangga, qui est mort à l'âge de huit mois. Au cours de ce rituel, appelé ma'nene ', les familles se réunissent pour sortir leurs parents des tombes afin de nettoyer leur corps et changer leurs vêtements. Une mère d'un enfant mort dit que cela la réconforte de voir son corps à nouveau.


Un membre de la famille de Daniel Seba Sambara brosse son corps. Plusieurs de ses parents ont voyagé plus d'un millier de kilomètres de la province de Papouasie pour mener à bien son premier ma'nene ', qui joue le rôle de secondes funérailles. Sambara est mort en 2012 à 71 ans.


Au cours d'un ma'nene ', les membres vivants de la famille se réunissent avec les morts. Les corps sont attachés verticalement à du bambou.



Une vidéo de National Geographic


Quand mourir ne veut pas dire adieu

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  • Plus d'infos : National Geographic





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