Attentat au marathon de Boston

aioren a écrit:


Il est possible que le compte en question soit un fake :gratte:

NukyYou a écrit:

Quelle chaîne ?

Jackoss a écrit:
On y apprend notamment qu'il n'avait aucun ami américain parce qu'il "ne les comprend pas" et que sa petite amie s'est convertie à l'islam.

Fin de la traque des terroristes à Boston
LE MONDE | 20.04.2013 à 09h43 • Mis à jour le 20.04.2013 à 11h22

Par Sylvain Cypel


Il était 20 heures 58 sur la Côte est aux Etats-Unis, vendredi 19 avril, lorsque, à Watertown, une banlieue de Boston, la foule, massée sur les trottoirs se mit à applaudir. A 400 mètres de là, dans un périmètre ceinturé par un nombre très imposant de forces de l'ordre depuis les premières heures de la matinée et dont toute la population avait été évacuée, l'homme qui se cachait sous la bâche d'un bateau parqué dans la cour d'une bâtisse avait été capturé, exsangue.

La police annonçait alors que le second suspect des attentats commis le lundi précédent près de l'arrivée du marathon de Boston, qui ont fait à ce jour 3 morts et 176 blessés, était entre ses mains – et sérieusement blessé.

Dix minutes avant sa capture, on avait entendu des tirs nourris dans la zone. Edward Deveau, le chef de la police de Watertown, évoquera un "processus très chaotique" pour caractériser cette capture. La police aurait aussi fait appel à un "négociateur" spécialisé dans ce type d'affaires. Mais l'essentiel était là : Djokhar Tsarnaev, jeune Américain d'origine tchétchène, dont le nom était prononcé chaque minute depuis les premières heures du jour sur tous les médias radiotélévisés et les réseaux Internet du pays, avait été pris, et pris vivant – un élément-clé pour espérer élucider les dessous du premier attentat terroriste réussi sur le sol américain depuis les attaques du 11 septembre 2001.

"ON L'A EU"

Le maire de Boston, Tom Menino, pouvait twitter "on l'a eu", le chef de la police du Massachusetts, Timothy Alben, parler de "victoire", le gouverneur Deval Patrick clamer "cette nuit, nous dormirons tranquilles" ; la foule pouvait applaudir et Barack Obama féliciter le "professionnalisme" et la "coordination" des forces de l'ordre. Mission accomplie.

Fin d'une journée qui restera gravée dans les mémoires américaines, tant le public aura suivi de minute en minute l'évolution de la situation, dans une Amérique où, pour la première fois de l'histoire, une ville entière et ses faubourgs étaient placés de facto et en quasi totalité en état de siège : Bostoniens et habitants des faubourgs avaient été priés de ne pas se rendre à leur travail, administrations, boutiques et services publics étaient restés fermés, l'aéroport et les gares avaient cessé de fonctionner.

Début, aussi, d'une série d'interrogations dont on imagine déjà les débats et les enquêtes qu'elles susciteront. Les plus simples ont déjà émergé : les deux protagonistes connus des attentats, les frères Tsarnaev – Djokhar, 19 ans, et son aîné Tamerlan, 26 ans, étudiant en ingénierie – ont-ils agi seuls ou avaient-ils des complices ? De leur propre initiative ou sous la direction d'une organisation ?

PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS D'HOMMES MOBILISÉS

La traque, coordonnée par le FBI et qui a mobilisé plusieurs dizaines de milliers d'hommes, agents de la police fédérale (FBI) et de l'Etat du Massachusetts, policiers municipaux de Boston et des localités environnantes, militaires et soldats de la garde nationale, fonctionnaires d'agences spécialisées dans la lutte antiterroriste ou les écoutes téléphoniques, a débuté, de fait, dès jeudi à la tombée de la nuit, après que le FBI eut rendu publiques les images vidéo des deux jeunes gens dans les rues de la ville, portant chacun un lourd sac à dos et présentés comme des suspects recherchés pour avoir possiblement perpétré les attentats.

On sait désormais qu'après l'emballement médiatique de la journée du mercredi, qui avait vu des médias annoncer de manière inexacte la détention d'un suspect, le FBI a longuement hésité sur la marche à suivre.

Eric Holder, le ministre de la justice – dont le FBI dépend –, et le patron de l'agence, Robert Mueller, ont pris la décision, le lendemain soir, de diffuser ces images, accompagnées d'un appel au public à les aider à identifier les deux personnes qui y apparaissent. Très rapidement, le FBI va recevoir une avalanche de connexions – 3 500 par seconde – de citoyens soucieux d'apporter leur concours. Cette décision aura deux conséquences majeures : la première, primordiale, a consisté à faire sortir les frères Tsarnaev de la tanière où ils semblaient attendre patiemment que la tempête se calme ; l'autre, tragique, aurait entraîné la mort d'un jeune policier de 26 ans du campus du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Sean Collier, abattu dans son véhicule par les deux frères en fuite lors d'une confrontation (cette assertion restant sujette à vérification).

Il est alors 22 h 30 et, peu après, dans la ville de Cambridge, un faubourg situé entre Boston et Watertown, les deux suspects, se déplaçant dans leur voiture, une Honda Civic grise, s'emparent du véhicule utilitaire Mercedes SUV d'un automobiliste, qu'ils prennent en otage avant de le libérer.

TOUT FAIRE POUR INTERPELLER LE 2ÈME SUSPECT VIVANT

Une course-poursuite verra la police rattraper le SUV dans Waterfront jusqu'à ce que, de ce dernier, sorte l'un des deux frères et qu'il lance, selon des témoignages, des "paquets d'explosifs" en direction des policiers. La riposte des forces de l'ordre consiste alors en un feu incessant qui dure plus de deux minutes. Tamerlan meurt dans cet échange, mais son jeune frère, Djokhar, vraisemblablement déjà blessé, parvient à s'enfuir.

Un policier, Richard Donohue, 33 ans, a été blessé et transporté dans un état grave à l'hôpital.

La suite de la chasse à l'homme consiste en un lent mais persistant étranglement, les policiers avançant porte à porte dans le quartier de Watertown, dont tous les habitants ont été évacués, dans l'objectif de capturer le terroriste survivant. Les forces de l'ordre craignent qu'il ne soit lourdement armé et, comme son frère, qu'il porte une ceinture remplie d'explosifs.

Les directives du ministère de la justice ont été de tout faire pour l'interpeller vivant, sans cependant prendre le moindre risque. Il aura suffi, de fait, d'attendre qu'il s'épuise, perdant son sang.

On a, depuis, appris que Tamerlan, qui apparaît comme le protagoniste principal de l'attentat, avait été interrogé en 2011 par le FBI, sans suites, "à la demande d'un pays étranger" non identifié. En 2012, il a également séjourné durant six mois en Russie, avant de rentrer aux Etats-Unis.

Les parents des deux jeunes gens seraient actuellement à Makhatchkala, la capitale du Daghestan russe. Son père, Anzor, a indiqué, dans un entretien, que Tamerlan n'avait "rencontré que moi et ses cousins" durant son périple caucasien. Mais son oncle, Ruslan Tsarni, qui vit aux Etats-Unis, a déclaré que les deux frères avaient "jeté le discrédit sur leur famille et la totalité d'une ethnie : les Tchétchènes".