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Lutin44
Markus Jura Suisse
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Inscrit: 13/09/2008 22:42
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Markus Jura Suisse: la liberté pour bagage.




Markus Jura Suisse: la liberté pour bagageRetraçant le parcours original de Markus Schneider, le cinéaste suisse Edgar Hagen pose la question de la liberté face à la responsabilité.Bâle, 1996. Un capitaine de la police confisque deux stylos feutre noir. Markus Schneider «avait auparavant écrit au moyen de ces feutres à divers endroits sur des panneaux de signalisation ou des maisons». Puis il conduit Markus à l'hôpital, où il va rendre visite à sa mère. Une infirmière offre à Markus un nouveau feutre... Ce n'est pas demain qu'il cessera de semer un peu partout son graffiti énigmatique!Connu dans les années quatre-vingt où ses frasques avaient fait le tour des médias, Markus Schneider - ou plutôt Markus Jura Suisse - est tout entier dans le sujet, le fond et la forme du documentaire d'Edgar Hagen, journaliste et dramaturge bâlois. Au travers des pérégrinations hasardeuses de ce Suisse errant, comme dans les visages de ceux qui le côtoient, Markus y devient le symbole de la liberté, allumeur de réverbères dans un monde obscurci par l'argent et les habitudes. «Il est le caillou dans le soulier du conformisme, la pierre dans le jardinet helvétique», avait justement écrit Christian Georges dans L'Express.Présenté en grande partie en noir et blanc, le film d'Edgar Hagen, contrairement à son Don Quichotte de Jurassien, se veut formellement assez classique, exception faite du grain de l'image, un grain marqué - dû à l'utilisation de la vidéo - qui donne à l'ensemble une riche texture visuelle. Le parcours de Markus, forgé de peccadilles administratives et de grandes utopies, de semelles usées et de fraternités vécues, est-il peut-être, lui aussi, moins original que porteur de sens en profondeur? Face à une telle liberté, comment ne pas voir nos entraves? «Dans sa vie, mon père a essayé de montrer que l'on pouvait vivre sans argent. Il s'est octroyé la liberté dont la plupart ne font que rêver!», glisse Matthias, le fils aîné de Markus, au travail dans un atelier mécanique. «C'tait son choix...»Un choix difficile, mais assumé. Car l'homme ne manque pas de talent: dans les années soixante, il travaille comme graphiste pour la Migros, crée de nombreuses affiches et vend plusieurs de ses tableaux. «Markus Schneider est le seul jeune peintre bâlois qui ait un style bien à lui», pouvait-on lire dans les Basler Nachrichen. C'est alors que, peu à peu, Markus décide de changer de cap. Quittant bientôt sa femme et leurs six enfants, il s'embarque pour un voyage sans retour à la lisière d'un univers trop balisé pour lui, avec sa liberté pour seul bagage, devenant «un grain de sable» salutaire dans les rouages bétonnés de nos certitudes. «Je ne me sens chez moi que lorsque je suis profondément sincère avec moi-même. Penser devoir faire ceci ou cela me donne l'impression d'tre à l'tranger. Les Indiens d'Amérique l'avaient compris: là où tu poses ton pied, tu es chez toi.»Cependant, au-delà de l'originalité irréductible du personnage, et de cette idée même de liberté qui lui colle à la peau, se profile le délicat problème de la responsabilité. Un problème que le film de Hagen n'escamote jamais. Car ce monde que Markus refuse, cette multitude bornée et souvent ridicule dont il veut s'extraire, se compose d'autant d'tres humains dont la rencontre engendre une responsabilité. La liberté retrouvée de Markus passe par l'abandon de ceux qui comptaient le plus sur lui.Dans la parabole du Fils prodigue - sous-titre du film - ce sont les retrouvailles qui ouvrent l'espoir. L'absolu, fut-il celui de la liberté, cache bien des larmes.B. N.

Contribution le : 26/09/2008 13:41
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