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Vassili44
Accepter un handicap invisible
 8  #1
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Inscrit: 06/08/2020 02:22
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Bonjour,

Je sais que ça peut sembler étrange, mais je commence tout juste à me voir véritablement handicapé avec tout ce que ça implique. Je voulais dire que je commençais à accepter, mais ça aurait semblé trop éloigné de la réalité. Je devrais plutôt dire que je commence à entrer dans une phase de deuil de ce que je ne suis pas.

Si j'écris ici, c'est que je ne sais pas où l'écrire, à qui le dire... C'est surprenant car je vois un psy, mais vu que je suis agoraphobe, je passe souvent la moitié de la séance à pleurer et tenter de calmer ma panique qu'il a fallu pour y aller, si bien qu'il me reste peu de temps pour aborder les sujets de fond...

Ca peut sembler étrange de commencer cette phase de deuil à 40 ans alors que je suis handicapé depuis que je suis né. Ce handicap c'est l'autisme qui ne se voit pas toujours pour un œil non averti. Bref, c'est ce qu'on appelle un handicap invisible. Le souci, c'est que ce n'est pas si invisible que ça, ça se voit, mais c'est juste qu'on va attribuer d'autres noms à ce que l'on voit et c'est là que commence mon problème.

Ce handicap crée, chez moi du moins, des problèmes cognitifs, ce qui fait que je vais avoir des "trous" dans mon fonctionnement, c'est-à-dire des choses que je suis incapable de faire alors que l'on pourrait penser, en voyant d'autres capacités cognitives, que j'en serais parfaitement capable. En gros, c'est comme avoir deux cerveaux : un qui a un QI supérieur à la moyenne et un autre qui a un QI très inférieur à la moyenne (proche de la déficience).

Alors on pourrait penser que je suis heureux de la partie "intelligente" et malheureux de la partie qui ne l'est pas, mais pas forcément, car la partie basse est plus reposante souvent, l'autre est plus pathologique, des obsessions etc.

Ce qui se passe, c'est que je me rends compte de mes incapacités - oui je faisais un gros déni jusque là - et j'ai comme l'impression de mourir intérieurement. Je vis très mal mes incapacités. Je ne les accepte pas, mais vraiment pas du tout.

D'autant que la plupart du temps, ces incapacités sont surprenantes et sont prises pour autre chose, souvent quelque chose de peu valorisant : on va dire que je suis stupide, bête, idiot et c'est extrêmement déchirant d'assumer qu'une partie de soi est, en effet, "idiote" et "stupide"... Et qu'on a beau essayer de le changer, ça ne fonctionnera pas.

En fait si, je pourrais avoir la même capacité que les autres, mais pour y arriver je devrais prendre un autre chemin et pour le prendre il me faudrait des efforts intellectuels immenses, qui demanderaient ici une intelligence clairement hors norme. Mais cela demande de l'énergie et je finirais par m'effondrer. J'ai déjà essayé...

Ce que je dis est décousu, peut-être que ça parlera à quelques uns, peut-être à personne. Ce forum c'est le lieu où l'on me connait le plus... En tout cas ça m'a fait du bien de l'écrire. C'est fou de se dire que je l'exprime pour la première fois alors que je le ressens depuis tout petit, ce décalage peu valorisant avec les autres.

Contribution le : 23/05 19:32:28
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Neo--Polak
 2  #2
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Inscrit: 22/08/2004 22:53
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Salutations
En effet en discuter avec d'autres personnes qui son pas ici pour juger est parfois sympa.

Je vois pas ce que tu peux appeler idiot ou stupide, techniquement on a tous des moments ou on se sent vachement con.
Jetter la cuillère et mettre le pot à laver.
Se figer en entrant dans une pièce, puis faire un ou 2 tours pour se souvenir de ce qu'on est venu faire là.
Sortir la calculatrice pour faire une simple addition.
Connecter une batterie de 70Ah de manière à faire un court circuit. -à ne surtout pas refaire chez vous-

A quel point tu considères la situation critique ?
Ce que j'entends par là, t'as déjà eu des situations où cela aurait nuit à toi ou quelqu'un ?
Ton entourage proche il en dit quoi ?

Contribution le : 24/05 02:45:02
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Baba-Yaga
 4  #3
Je poste trop
Inscrit: 10/07/2016 18:17
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@Vassili44
Pour ton psy, si cela n'a pas déjà été fait, tu peux lui proposer de faire la séance par téléphone.
Ce sera plus rassurant pour toi et tu pourras parler plus sereinement.

Contribution le : 24/05 10:22:04
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Vassili44
 0  #4
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@Baba-Yaga,

Je suis sur un groupe d'agoraphobie et on a des témoignages quotidiennement des relations entre les psys et les agoraphobes (notamment ceux qui ne peuvent pas sortir de chez eux qui sont souvent pires que moi, ce qui n'est pas simple à faire). Quand une personne dit que son psy la prend par téléphone, tout le monde est très (agréablement) surpris. Donc autant dire que c'est très très rare. Je ne parle même pas des psys qui sortent pour aller faire des exercices avec les patients. On voit ça à la télé, mais dans la réalité ça n'arrive pas souvent et quand ça arrive la forme n'est pas faite pour que ça ait une réelle efficacité.

Le souci, c'est que la société a du mal à s'adapter à ce qui dépasse. Elle reste dans l'idée qu'on s'adapte à la société ou... ben on se débrouille voire on meurt. Quand on côtoie les personnes les plus abîmées on s'en rend bien compte. C'est aussi quelque chose que j'ai dû accepter (en partie), que si je n'arrivais pas à m'aider moi-même, j'allais purement et simplement mourir. Donc oui, ça me laisse un goût très amer. J'entends les beaux discours, et je vois concrètement comment on les met en application dans la vie réelle.

C'est pour ça que quand on voit une vidéo d'une personne qui fait un malaise et que personne ne vient sauver, ça ne m'offusque pas tant que ça, car si on met la même personne dans une détresse encore pire, dans un appartement, bien à l'abris des regards (même si les proches et moins proches savent qu'elle est dans cette situation), ça ne choquera plus personne qu'on ne fasse rien.

Quand j'ai appelé le 15 on m'a dit en gros qu'on ne pouvait rien pour moi. Mon médecin m'a fait comprendre qu'elle ne pouvait rien pour moi. L'hôpital psy qui est à côté de chez moi (une chance) me l'a aussi dit. Les psys que j'ai rencontré n'ont rien fait.

Parce que les traumatismes tels que j'ai sont impressionnants (même pour un psy) et demandent énormément de tacts, de temps etc. Je ne suis pas (dans les crises nombreuses) en capacité de me plier aux exigences de la société, c'est à elle de se plier à mes besoins, comme une personne perdue en montagne/ou blessée, demande une intervention cohérente suivant son état, là c'est pareil : c'est un état très grave et qui demande des soins spécifiques que je n'ai pas reçus.

Et ce n'est pas un accident, c'est le cas de beaucoup d'agoraphobes, la plupart peut-être.

-----------

J'ai donc demandé à ma psy une visio. Je n'ai pas accès directement à la psy, je passe par une secrétaire. C'était une remplaçante sans doute. J'étais en plus hyper mal à ce moment-là - je veux dire pire que d'habitude, au bord du suicide près à me faire interner. Elle me répond "Ok, vous aurez une visio dans 1 mois". 1 mois c'est super long quand on est mal... Et je me disais "Super, j'ai eu tort de penser que la psychiatre n'allait pas un peu s'adapter à mon cas, j'ai aussi eu tort me dire que ça ne servait à rien de demander, qu'elle refuserait...". J'étais naïf, comme souvent.

Quelques jours avant la visio j'appelle pour demander comment ça va se passer, s'il faut se connecter à un lien etc. La secrétaire me dire que non, y'aura pas de visio, que la psychiatre n'en fait pas. Quand je lui dis qu'on m'a dit que si, limite elle pense que je mens... J'ai dû insister. Elle me dit que non etc., assez sèchement.

Je demande au moins si je pourrais avoir une ordonnance pour des anxiolytiques (à ce moment-là j'en prenais, même si j'évite généralement) et là elle me dit que non, c'est pas possible (un protocole pas possible, parfois, ils préfèreraient qu'on meurt, tant qu'on reste dans le protocole, plutôt que vivre en l'enfreignant).

Le rdv d'après, je ne peux pas aller au rdv car trop peur et là elle me dit que ça suffit de repousser les rdv. Je lui dis sans trop m'énerver (alors que ça me soûlait, mais j'étais trop sonné par ce qu'elle me disait) que c'est difficile d'aller à un rdv pour l'agoraphobie alors qu'il faut que je passe justement par ce qui me fait peur (comme si le cabinet d'un psy se trouvait au bout d'une piscine à traverser pour une personne qui a peur de l'eau et vient consulter pour ça, ça paraitrait absurde, ben moi qu'un agoraphobe doive se déplacer, ça me parait tout aussi absurde, mais bon...).

Et là elle me reproche d'avoir loupé des rdv et même celui de la visio... Mais bon, on n'est pas à ça près. Donc je repars dans un état où je suis très mal, où je lui dis que ça ne va pas du tout, que je suis limite à me faire interner et elle me laisse comme ça, même pas avec une ordonnance.

Là on est encore pire que des personnes lambdas dans la rue qui passent à côté d'une personne à terre, là ce sont des gens chargés de nous soigner qui le font ! Et quand même le 15 nous laisse en plan, c'est très grave. Mais c'est ainsi... La vie n'a pas beaucoup de valeur dans ce monde, encore moins celle d'une personne handicapée.

Comme dirait ma copine "T'en as gros sur la patate". Oui, assez gros.

Je crois que je suis encore plus révolté quand je vois d'autres personnes que moi qu'on laisse mourir, plutôt que moi. Et des agoraphobes sont en train de mourir à petits feux chez eux, en ce moment même et pas que des agoraphobes d'ailleurs, plein de gens faibles, démunis, vulnérables...

Contribution le : 24/05 17:54:58
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Baba-Yaga
 3  #5
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@Vassili44
Si je me suis permise de te parler d'une séance par téléphone, c'est parce que je sais que ça se fait. Du moins, en Suisse (le système français de santé est catastrophique).

Tu as dit que tu avais 40 ans, j'imagine que tu as rencontré plusieurs psychiatres différents ? Parce que là aussi, ce n'est pas évident, parfois il faut changer de thérapeute car il ne te convient pas (ce qui semble être le cas de ce cabinet où la communication dysfonctionne).
Je sais à quel point c'est difficile, de repartir à zéro, de revoir toute ta vie défiler, d'avoir le sentiment de tout justifier... mais si c'est pour tomber sur LE (le la iel, whatever) thérapeute qui te convient, ça vaut le coup.

On peut en parler par MP si tu veux.

Contribution le : 25/05 10:51:55
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Vassili44
 0  #6
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@Baba-Yaga,

Merci pour ton message. Oui j'ai vu pas mal de psychiatres dans ma vie. Il faut savoir qu'en France, la plupart sont là juste pour donner des médicaments ce qui n'aident pas pour ce que j'ai (enfin, c'est pas ce dont j'ai besoin). Ils nous voient 10/15 min et au revoir. Ils ne sont pas là pour régler le problème de fond.

J'ai appris par moi-même que je souffrais d'un Syndrome de Stress Post Traumatique Complexe très très costaud... ce qui a plus ou moins été confirmé par un psy spécialisée dans les traumatismes.

Le souci, c'est que je change souvent de psys car je finis par ne plus pouvoir y aller et le psy en a marre en gros que je loupe des rdv. On pourrait se dire que si un jour je peux arriver d'un point A (chez moi) à un point B (chez le psy), c'est acquis, alors que non, même si j'aurais mis de longues semaines à m'entrainer pour y aller, ce n'est pas acquis.

Pourquoi ? Parce que j'évolue et mes déclencheurs aussi.

Mes traumatismes remontent par "thème" on va dire. Ce qui fait que pendant une période, je vais revivre un type de traumas donc je vais avoir un type de déclencheurs. En me déplaçant, je travaille sur différents déclencheurs, qu'ils soient liés à l'environnement, parfois assez stables (les espaces) ou un peu moins stables (le ciel bleu, le ciel gris...) ou liés à des situations (beaucoup de monde, beaucoup de bruits, beaucoup de mouvements ou à l'inverse peu de gens, peu de mouvements, de bruits...) etc.

La combinaison de déclencheurs dépendra du thème que je travaille en ce moment - les traumatismes qui sont à la surface et que je ne choisis pas.

Je ne sais pas si c'est clair ce que je dis, mais en tout cas, c'est pour dire que c'est assez complexe et que cela me rend totalement instable. Je ne peux pas prédire comment je vais être tel ou tel jour. Et j'ai beau sortir tous les jours, depuis un mois (ou presque) pour m'exposer pour aller voir la psychiatre en TCC que je dois voir le 4 juin, je ne suis pas certain de pouvoir la voir, car y'a trop d'incertitudes, y'a trop de choses qui se mettent en travers de mon chemin.

Mon souci a été et demeure (même si je l'accepte mieux), la solitude face à ce que je vis, car j'ai beau chercher sur le net, je ne trouve aucun récit qui retrace ce que je vis. J'ai fini par comprendre (peut-être que je me trompe) que ceux qui sont passés par où je passe (et par où je suis passé) sont sans doute morts... Ce qui explique pourquoi personne n'a écrit sur le sujet.

Si j'écris tout ce que je vis, déjà, je crois que peu de gens me croiront ou on me dira fou d'avoir survécu à ça... En tout cas, je serai sans doute le seul récit du genre en France et sans doute même au-delà (?).

Pour en revenir à ce que tu dis, le souci, c'est que mon périmètre est restreint. J'ai un peu vu tous les psys que je pouvais voir autour de chez moi. Alors bien sûr il en reste, mais là j'avais la chance de voir une psychiatre en TCC alors que c'est assez rare, même là où je vis qui est une grande ville. Parce que je n'ai pas les moyens de payer sinon... Je paie là un psy en dehors, ce n'est pas un psychiatre, mais c'est pour parler. Je le paie avec le maigre héritage de mon père qui est décédé au mois de décembre dernier - enfin en réalité je ne le paie plus vraiment avec cet argent, mais disons qu'au début c'est ce qui m'a permis de le revoir. Je vais ensuite faire comme à chaque fois, c'est-à-dire arrêter les séances parce que je n'ai plus d'argent.

Bien sûr, la solitude que je vis a été très difficile à accepter, ainsi que le si peu d'aide reçue. Mais je me demande qui connait ce qui m'arrive ? Je crois que peu de gens le savent. Etrangement, moi qui suit très cartésien à la base, je trouve plus de réponses vers la spiritualité... Ce qui me fait beaucoup de bien, car ça donne du sens à ce que je vis et aussi un espoir, une lumière au bout du tunnel et de la force pour continuer de me battre.

Cette solitude, je la partage avec d'autres personnes, comme mon meilleur ami qui a un cancer envahissant et qui est lui aussi très isolé face à ce qu'il vit. Partout où mon regard ce porte (ou mes oreilles) je vois et j'entends des récits de solitude face à la souffrance. C'est terrible ! Mais c'est ainsi.

Alors, en ce qui me concerne, quelque part, je l'accepte, du moins de plus en plus. Je suis peut-être en train de mourir, mais c'est ainsi. Que puis-je y faire ?

J'ai peur évidemment, mais de moins en moins... C'est sans doute ça l'acceptation ?

Crois-moi, j'ai essayé beaucoup de choses, j'ai demandé de l'aide un peu partout. Mais il semble que je ne l'obtiendrais pas. Je pense que de toute façon, personne ne pourrait me donner les réponses que je pourrais attendre, ou du moins me dire ce qui se passe en moi. Les réponses, j'ai appris à les trouver seul, pour la plupart, en moi ou dans des lectures au hasard.

J'ai conscience que mes messages ici sont très étranges, je ne saurais le dire autrement, mais ils sont sincères dans ce que je traverse en tout cas. Sans doute que c'est un peu déstabilisant car c'est comme si je demandais de l'aide, mais en même temps je dis qu'il n'y a rien à faire et c'est vrai.

Je me bats chaque jour, chaque heure de ma vie. Et un jour, peut-être, je verrais la lumière au bout de ce long tunnel que je traverse depuis des années maintenant et peut-être même la lumière. Etrangement, je crois que je l'espère de moins en moins et c'est ok comme ça.

Merci encore pour ton message. Je te souhaite une excellente journée. 🙂

-------

Citation :

@Neo--Polak a écrit:
Salutations
En effet en discuter avec d'autres personnes qui son pas ici pour juger est parfois sympa.

Je vois pas ce que tu peux appeler idiot ou stupide, techniquement on a tous des moments ou on se sent vachement con.
Jetter la cuillère et mettre le pot à laver.
Se figer en entrant dans une pièce, puis faire un ou 2 tours pour se souvenir de ce qu'on est venu faire là.
Sortir la calculatrice pour faire une simple addition.
Connecter une batterie de 70Ah de manière à faire un court circuit. -à ne surtout pas refaire chez vous-

A quel point tu considères la situation critique ?
Ce que j'entends par là, t'as déjà eu des situations où cela aurait nuit à toi ou quelqu'un ?
Ton entourage proche il en dit quoi ?


Salut,

J'étais passé à côté de ton message - j'ai le cerveau en vrac en ce moment... La réponse que je viens de donner m'a pas mal épuisé. Je répondrai à tes questions plus tard. Merci de ton attention. 🙂

Contribution le : 25/05 15:50:20
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Sebmagic
 1  #7
J'aime glander ici
Inscrit: 26/11/2007 22:04
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Tu n'as pas le cerveau en vrac, le message de @Neo--Polak ne s'est affiché que récemment chez moi aussi !

Contribution le : 25/05 17:41:29
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Vassili44
 0  #8
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Inscrit: 06/08/2020 02:22
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@Sebmagic,

Ah merci ça me rassure un peu ! 😃

Contribution le : 25/05 21:48:11
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Baba-Yaga
 2  #9
Je poste trop
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@Vassili44
De ce que je vois, écrire (ici ou ailleurs) te soulage, alors continue.

Contribution le : 26/05 10:31:23
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Skwatek
 3  #10
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Inscrit: 26/11/2005 17:41
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@Vassili44 : Comment dire... Le temps passe, les "automatismes" de ta conscience et de ton subconscient suivent. Manifestement, tu le sais déjà. Je te souhaite d'avoir la chance, en faisant toi-même cet effort de plus, de tomber sur la ou les bonnes personnes (inutile de développer, tu sais) qui seront en phase avec toi. Dis comme ça, ça peut sembler... je ne sais pas........ mais c'est essentiel.

Tu peux t'exprimer sur ce forum... et si cela t'apporte une aide, tant mieux, mais ce ne sera pas suffisant. Ça aussi, tu le sais. Tu as besoin d'une aide physique, de personnes solaires. Cherche encore. Les associations, c'est la base.

Ce que je viens de te dire, ce n'est pas grand chose, j'en conviens, mais pour parler de ma personne, depuis un an, j'ai la chance d'avoir une éducatrice à domicile, une infirmière psy à domicile et une psy du travail (France Travail), le trio étant, in fine, complémentaire. Elles se connaissent plus ou moins et ont plus ou moins les mêmes réflexions en ce qui me consterne.

J'ai de la chance. À quatre, j'"évolue" mieux, mieux que tout seul. Seul, c'était le mur. Ce mur que je voyais avec une parfaite distinction, il y a un an.

C'est compliqué, c'est du "cas par cas", mais je te souhaite, avec une réelle sincérité, de rencontrer ou trouver les bonnes personnes.

Contribution le : 26/05 14:56:37
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.
Penser le Rien n'est jamais penser à rien.
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Baba-Yaga
 0  #11
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Inscrit: 10/07/2016 18:17
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@Vassili44
Je ne sais plus si je l'avais déjà proposé, mais au cas où je remets le lien ici.

Il s'agit d'un SUPER podcast de la RTS qui s'appelle Dingue
Le journaliste aborde de façon scientifique et pragmatique tous les troubles psychiatriques qui nous touchent et qui font que nous sommes tous dingues 😉

Les témoignages sont fascinants et je suis quasi sûre que tu pourrais apprendre une ou deux choses (sur toi ou ton entourage).
Il y a un épisode très intéressant sur le stress post traumatique.

Bonne écoute.

Contribution le : 26/05 21:02:40
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Vassili44
 0  #12
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@Neo--Polak a écrit:
Salutations
En effet en discuter avec d'autres personnes qui son pas ici pour juger est parfois sympa.

Je vois pas ce que tu peux appeler idiot ou stupide, techniquement on a tous des moments ou on se sent vachement con.
Jetter la cuillère et mettre le pot à laver.
Se figer en entrant dans une pièce, puis faire un ou 2 tours pour se souvenir de ce qu'on est venu faire là.
Sortir la calculatrice pour faire une simple addition.
Connecter une batterie de 70Ah de manière à faire un court circuit. -à ne surtout pas refaire chez vous-

A quel point tu considères la situation critique ?
Ce que j'entends par là, t'as déjà eu des situations où cela aurait nuit à toi ou quelqu'un ?
Ton entourage proche il en dit quoi ?

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Je voyais des autistes savants qui avaient donc des connaissances exceptionnelles mais ne savaient pas lacer leurs chaussures. Je veux dire que ce sont des incapacités assez exceptionnelles également.

Ce qui me gêne le plus, c'est la réaction des autres face à un comportement qu'ils ne comprennent pas. On en vient vite à trouver que l'autre est stupide. Et ce comportement de trouver l'autre stupide est une des choses qui me blessent le plus dans tout ce qui peut me blesser, car j'ai longtemps cru, dans ma vie, que je n'étais que stupide alors que je fonctionnais différemment (ce qui n'enlève en rien mes faiblesses intellectuelles par ailleurs).

J'ai dû attendre 16 ans de rencontrer ma première véritable petite copine pour me rendre compte que je n'étais pas que stupide, j'étais aussi intellectuel d'après elle. Il faut bien comprendre que j'étais comme Martin Eden face à une Ruth. En gros, un mec sans trop d'éducation qui se retrouve face à une bourgeoise, deux mondes opposés avec les révélations que l'un apporte à l'autre.

C'est elle qui m'a dit que j'étais intellectuel, alors que je n'avais jamais entendu ce mot de ma vie. Moi, je me croyais manuel, non pas que je l'étais, mais dans le milieu ouvrier qui était le mien, nous étions tous manuel, parce qu'il n'y avait pas d'autres mots pour se définir. Je ne pouvais dès lors imaginer un autre destin que le mien, puisque je ne pouvais pas en conceptualiser un autre.

Alors pour répondre à tes questions, mon entourage ne me considère pas comme idiot, même si ma copine, qui me connait le mieux, sait que j'ai des angles morts cognitifs, mais elle me regarde dans mon ensemble. Et de toute façon, elle ne me jugerait pas sur mes incapacités, car elle voit ce qui se passe derrière, le fonctionnement que ça sous-tend.

Mon fonctionnement c'est que pour arriver au même résultat qu'un autre, je vais devoir prendre un chemin bien plus compliqué. Alors c'est vrai que quand j'explique ce qui se passe dans mon cerveau, ça peut impressionner sur le coup, mais dans la réalité, c'est juste épuisant et donc le résultat c'est que je bloque avant d'entamer tout ce travail de réflexion pour, éventuellement, arriver au résultat voulu.

Ainsi, extérieurement, la seule chose que l'on voit, c'est que je butte sur une tâche simple.

Pour moi ça me nuit dans le sens où ça me renvoie une mauvaise image de moi, une image difficile à assumer. Aussi, ça me frustre parce que je ne peux jamais arriver à mes pleines capacités (j'en suis même très loin en réalité).

Par exemple, je joue aux échecs et je suis mauvais. Disons que je suis 600 ELO. Si je voulais arriver à 1000 ELO, je devrais fournir des efforts intellectuels supérieurs à celui qui joue à 1700 ELO voire à 2000 ELO, parce que je ne peux pas prendre le chemin le plus simple, car je n'ai pas ce qu'il faut pour, alors je dois prendre le chemin le plus compliqué.

Je joue donc avec des débutants, alors que je connais pas mal de choses aux échecs.

Ca me fait penser à une période où je voulais apprendre l'anglais. Ca m'a pris 2 ans et au bout des deux ans, j'avais des connaissances théoriques proches d'un professeur à mon avis. Je connaissais énormément de subtilités dans la conjugaison et tout. Dans mon fonctionnement, il fallait que j'atteigne ce niveau de connaissance pour atteindre le niveau des autres. Je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis.

J'avais fait la même chose pour la langue française. Je parlais très mal le Français, bien que ce soit ma langue natale, quand j'ai rencontré ma première petite copine. Elle me reprenait à chaque phrase jusqu'à 3 fois régulièrement pour que j'arrive à bien parler et puis à écrire par la suite. J'avais tellement bien appris qu'elle me demandait ensuite conseil pour certains mots, certaines tournures ou des exceptions de la langue française.

J'ai pas mal perdu depuis, comme pour l'anglais, mais ça illustre bien ce que je veux dire, c'est que je dois atteindre le niveau 9/10 disons, pour espérer avoir au moins le niveau d'une personne à 6/10.

Si je prends un exemple plus courant, d'une personne qui raconte une blague, si je la comprends, ce n'est pas forcément que j'ai compris ce qu'il voulait dire, mais surtout que j'ai compris tout ce qu'il ne voulait pas dire et j'ai pu comprendre parce que ce qu'il voulait dire était la seule chose qui restait dans ce qu'il aurait pu dire.

Une personne "normale", va comprendre une chose, donc on voit bien que le cerveau travaille avec peu d'efforts. Moi, je vais devoir me dire : alors ce n'est pas ça, parce que ceci, ça ne peut pas être ça, parce que cela, avec tel mot associé à tel autre, il n'a pas pu vouloir dire ça, parce que ceci et cela. Et puis je vais comprendre ensuite après tout ce tri...

Et si je me trompe, ben j'aurais l'air bête, c'est sûr. Disons que j'ai assez honte quand mon fonctionnement, coûteux en énergie qui plus est, ne fonctionne pas, c'est comme si l'on voyait derrière le rideau ou, pour un magicien, qu'on voyait le truc. Moi, ça me met la honte.

Citation :

@Skwatek a écrit:
@Vassili44 : Comment dire... Le temps passe, les "automatismes" de ta conscience et de ton subconscient suivent. Manifestement, tu le sais déjà. Je te souhaite d'avoir la chance, en faisant toi-même cet effort de plus, de tomber sur la ou les bonnes personnes (inutile de développer, tu sais) qui seront en phase avec toi. Dis comme ça, ça peut sembler... je ne sais pas........ mais c'est essentiel.

Tu peux t'exprimer sur ce forum... et si cela t'apporte une aide, tant mieux, mais ce ne sera pas suffisant. Ça aussi, tu le sais. Tu as besoin d'une aide physique, de personnes solaires. Cherche encore. Les associations, c'est la base.

Ce que je viens de te dire, ce n'est pas grand chose, j'en conviens, mais pour parler de ma personne, depuis un an, j'ai la chance d'avoir une éducatrice à domicile, une infirmière psy à domicile et une psy du travail (France Travail), le trio étant, in fine, complémentaire. Elles se connaissent plus ou moins et ont plus ou moins les mêmes réflexions en ce qui me consterne.

J'ai de la chance. À quatre, j'"évolue" mieux, mieux que tout seul. Seul, c'était le mur. Ce mur que je voyais avec une parfaite distinction, il y a un an.

C'est compliqué, c'est du "cas par cas", mais je te souhaite, avec une réelle sincérité, de rencontrer ou trouver les bonnes personnes.


Merci beaucoup ça me touche. Je suis heureux que tu aies pu trouver des personnes qui t'aident et que tu te sentes mieux ainsi. 🙂

J'ai la chance, je crois, de comprendre très bien mon fonctionnement et ce qui m'arrive. C'est un mélange de compréhension et de foi en quelque sorte, car la plupart des choses qui m'arrivent, je me sens comme un pionnier, ou comme un explorateur du Pôle Sud, du temps où il était inexploré.

Je suis passionné par la psychologie donc j'ai un côté de moi qui est fasciné par ce qui m'arrive, et un autre côté (qui a pris le dessus ces derniers temps), terrifié par ce qu'il voit, ce qui lui arrive. Mais malgré ça, je reste confiant...

Je lisais un livre dernièrement qui m'a beaucoup aidé et il disait quelque chose comme le fait qu'il fallait apprendre à mourir de son vivant. C'est vraiment ce que je vis : je suis en train de mourir (ou du moins des parties nombreuses de moi) pour vivre pleinement, je l'espère du moins.

Je suis en contact avec des personnes super, c'est vrai. Malheureusement, mon meilleur ami a un cancer et je le vois vivre dans une détresse de plus en plus profonde ce qui me met mal bien souvent également... C'était un de mes piliers, mais je crois que j'apprends de toute façon à me détacher de tout ça, donc...

J'ai remarqué aussi, que quand je me livre plus, comme ici, ou ailleurs, je fais des rencontres avec des gens riches et ensoleillées quelque part. J'ai compris l'importance du lien - pour moi c'est central dans ma vie - ce qui m'a permis d'améliorer les relations que j'avais déjà, en renforçant ce lien, ce qui passait généralement par dire les choses que j'avais sur le cœur, des choses belles, des choses moins belles parfois, mais au moins cela a permis d'aller vers plus d'authenticité. J'ai par exemple grandement amélioré ma relation avec ma sœur, mais pas que.

Là je suis bien maintenant, je sais que ça ne va pas durer, car c'est ainsi. Mais ces moments de bien-être suspendus dans le temps, je les prends, sans me poser plus de questions que cela. Quand on souffre comme je souffre, on apprend à vivre le moment présent, car c'est souvent le seul moment supportable à vivre : la souffrance ramène de force au "maintenant", et la délivrance agit de même.

Citation :

@Baba-Yaga a écrit:
@Vassili44
Je ne sais plus si je l'avais déjà proposé, mais au cas où je remets le lien ici.

Il s'agit d'un SUPER podcast de la RTS qui s'appelle Dingue
Le journaliste aborde de façon scientifique et pragmatique tous les troubles psychiatriques qui nous touchent et qui font que nous sommes tous dingues 😉

Les témoignages sont fascinants et je suis quasi sûre que tu pourrais apprendre une ou deux choses (sur toi ou ton entourage).
Il y a un épisode très intéressant sur le stress post traumatique.

Bonne écoute.


Merci beaucoup pour ton soutien !

J'ai écouté pas mal de choses sur le Stress Post Traumatique et j'ai toujours été plus ou moins déçu. Je sais que je pars avec un apriori, mais ce n'est pas non plus très grave.

Ce n'est pas grave, parce que ça me pousse toujours un peu plus à parler de mon expérience et si je n'avais pas cette frustration - et cette déception aussi - de ne pas trouver un écho proche de ce que je vis, je n'aurais sans doute pas l'envie de décrire ce qui m'est arrivé.

Le livre le plus proche que j'ai lu qui me fait penser à ce que j'ai vécu - mais sans être vraiment proche non plus - c'est Kundalinî : Autobiographie d'un éveil.

Alors me connaissant, on pourrait vraiment se demander comment un tel livre a pu tomber entre mes mains, surtout ce celui que j'étais au moment où je l'ai lu (autour du 26 décembre 2022, au moment où tout à plus ou moins commencé). C'est ma copine, beaucoup plus spirituel que je l'étais et même que je le suis sans doute encore aujourd'hui, qui a voyagé pas mal en Inde et qui, par sa famille, a été amenée à explorer des univers qui sont inconnus pour moi et qui, il faut bien le dire, ne me parle pas, même aujourd'hui.

Je commençais à me laisser guider par des intuitions, je délaissais par la force des choses ce guide auquel j'étais attaché qui est celui que l'on appelle Le mental. Il avait été jusque là un guide fidèle, qui m'a aidé là où j'en avais besoin, mais il devenait un fardeau et je devais m'en séparer petit à petit, ce qui m'effrayait comme jamais : je me voyais glisser inexorablement vers un destin duquel je ne pouvais m'échapper...

Donc ce livre était là depuis des années sans doute, car ma copine essayait de me partager ses lectures, et ce n'était pas facile. J'acceptais les livres, puis je les rangeais dans ma bibliothèque ou dans un placard, celui-ci était dans un placard. Donc cette autobiographie est ce que j'ai lu de plus proche de mon vécu, même si on n'y est pas tout de même.

Toujours est-il que la vision spirituelle du monde de ma copine m'a sans doute sauvé. Je pouvais donner du sens à ce que je vivais, et ça valait mieux pour moi que pas de sens du tout. Car à ce moment-là, je ne savais pas qu'il s'agissait de traumatismes, ou j'étais en train de le comprendre doucement. Même aujourd'hui, en sachant qu'il s'agit de ça, j'ai toujours besoin de ce socle de croyances spirituelles pour donner un sens à ce qui arrive, pour sortir de la pure description des phénomènes que je traverse et des souffrances qui en résulte.

Tout ceci me fait me demander si je vis la pire expérience de ma vie ou est-ce que je ne vivrais pas la meilleure chose qui puisse arriver à une personne ? Au fond, la partie qui penche pour la seconde est la plus forte, mais ça fluctue forcément suivant le degré de souffrance et de peurs...

Merci pour ces podcasts que j'écouterais avec attention, d'autant que j'aime beaucoup les podcasts.

Bonne nuit.

Contribution le : 26/05 23:21:41
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