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Vassili44
 1  #141
Je suis accro
Inscrit: 06/08/2020 02:22
Post(s): 1757
Karma: 2382
@alfosynchro,

En fait, ça me fait penser au contrat social de Rousseau. En gros, on accepte les contraintes d'une autorité, en échange de la protection de celle-ci. Ce qui fait que l'on refuse les règles (les contraintes) si le contrat n'est pas respecté, si l'on ne se sent pas en sécurité.

Et je pense que c'est cette crise-là que ces gens vivent et ils ont été cherché une autre autorité, quand ils ne se sont plus sentis en sécurité avec celle-ci. Ils ont de fait, rompu le contrat par manque de confiance et sentiment de trahison.

Si je devais les rejoindre sur une chose, c'est ceci.

Quand j'ai cherché de l'aide (par rapport à ce que je traverse) et que 20 fois de suite j'ai été rembarré, je me suis dit dans ma tête "Ok, alors il va falloir que je crée mon propre système de sécurité, mais il se fera selon MES lois !". Alors, il n'était pas question d'actes illégaux - sauf pour mon voisin à la rigueur, qui menaçait ma santé et qu'aucune loi empêchait et me protégeait - mais surtout de prendre mon autonomie.

Mais pour agir comme ça - on me le rappelle tous les jours - il a fallu une force que, il semblerait, tous n'ont pas. Si je n'avais pas eu cette force, je me serai tourné vers n'importe quoi, pourvu qu'on m'offre un sentiment de sécurité. Je serai limite entré dans une secte, car a priori, on nous prend en otage et qu'on ne me lâche pas, ça sonnait au contraire, pour moi, comme une belle promesse.

J'en ai déjà parlé, mais c'était la première fois de ma vie où les sectes me paraissaient moins effrayantes que le monde dans lequel je vivais. C'est dire à quel point ce monde est effrayant !

Je l'ai vu se dégrader. Avant, le service public était un refuge où l'on pouvait travailler pénard ; dans ma tête, c'était comme le petit paradis des travailleurs où l'on pouvait sortir de notre condition sociale ou accéder à de meilleures conditions avec un système de concours, pas parfait, mais qui laissait entrevoir une ascension possible. Et si l'on ne voulait pas monter dans la hiérarchie, les postes, tous, étaient perçus comme étant "cool", par ceux qui y travaillaient et ceux qui n'y travaillaient pas.

Je voyais autour de moi des travailleurs qui prenaient leur temps, la postière ou le postier que l'on connaissait, et qui venait prendre le café chez ma mère. Dans la résidence où je vivais il y avait un concierge, on le connaissait et il y avait un rapport quasi paternel avec lui.

Le médecin prenait son temps, il venait même à domicile, ce qui ne doit plus trop exister aujourd'hui. Et pour ceux qui vivaient en campagne, il y avait le médecin que tout le monde connaissait, lui aussi prenait son temps. Même si nous ne vivions pas en campagne, nous pouvions voir, dans des reportages type ceux de Jean-Pierre Pernaud, ces histoires de vie qui ronronnaient : c'était le son apaisant d'une France qui allait bien.

Puis tout ça c'est dégradé comme un gouffre sans fons dans lequel on tombe. Donnant une sensation vertigineuse d'être aspiré sans rien à quoi se raccrocher : les médecins de campagne qui disparaissent, les médicaments de moins en moins remboursés, les privatisations avec l'anonymat des concierges qui sont remplacés par des employés du privé sans nom, qui ne font que tourner, des postiers que l'on ne connait plus, l'hôpital qui va mal, le médecin qui n'a plus le temps etc., etc.

On est aussi une génération qui avons vu la France sombrer, non pas par un ennemi extérieur, contre lequel nous pourrions nous mobiliser, nous unir encore, et même nous battre, mais contre un ennemi intérieur, ceux en qui nous faisions confiance - plus qu'aujourd'hui en tout cas - nous trahissent un peu plus chaque jour et transforme notre France en un lieu insécuritaire.

Sans ça, je mettrais ma main au feu que ces gens-là n'existeraient pas. Ils sont le symptômes d'une époque, le symptôme d'un malaise profond, d'une profonde inquiétude, voire d'une grande angoisse. Leur absurdité est le reflet de l'absurdité du monde. C'est un état de panique et d'affolement. Ils ne réfléchissent plus, car la réflexion ne peut expliquer ce qui se passe, car ça n'a pas de sens, la réflexion ne peut qu'aboutir à des voies sans issue, alors ils butent, encore et encore et finissent pas tenir des propos aussi incohérent que ce qui nous arrive. Ils sont comme des bêtes affolées face à l'absurdité d'un destin qui leur échappe.

Contribution le : 06/04 14:04:59
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Alicemystere22
 2  #142
Je viens d'arriver
Inscrit: 21/11/2023 15:57
Post(s): 14
Les sectes et croyances offrent un cadre rassurant voire bienveillant (parfois réellement, parfois simplement d'apparence pour extorquer de l'argent ou des faveurs) face à un monde qui ne l'est pas.
Elles offrent aussi souvent une forme de simplicité face à la complexité des choses qui nous entourent. Souvent tout est explicable en 2 phrases. "Les jus de fruits detox soignent le cancer parce que c'est naturel, le drapeau USA peut pas flotter sur la lune car y'a pas d'air, le réchauffement climatique est faux la terre a toujours eu des cycles c'est normal" etc...

Et je remarque souvent un manque d'humilité de la part des complotistes en général. Aucune notion de medecine, physique, climatologie, ou autre domaine très spécialisé mais ils sont persuadés de mieux savoir que les gens ayant fait x années d'études + x années de travails dans ces domaines là parce qu'ils ont lu un groupe Facebook.

Contribution le : 13/04 14:20:34
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